Jr 17, 5-8 :
Cet oracle du prophète Jérémie met son lecteur face à un choix : mettre sa foi dans le Seigneur ou laisser sa confiance reposer sur un être mortel. Ainsi, deux voies sont ouvertes pour toute personne à qui Dieu propose son alliance. Comme dans le livre du Deutéronome (cf. Dt 30, 15-18) c’est un choix vital qui est ainsi proposé. La métaphore du buisson dans une terre aride et celle de l’arbre bien irrigué expriment cette vitalité que reçoit celui qui fait le choix de la confiance en Dieu. La bénédiction de Dieu rend féconde la vie humaine.
Ps 1 : Ce premier psaume des cent cinquante qui composent le psautier est rédigé pour introduire le lecteur dans cette prière que la Parole de Dieu donne à ceux qui l’écoutent. Cette brève composition est élaborée en reprenant le texte de Jérémie proclamé comme première lecture. La prière des psaumes est une manière de faire le choix proposé par le prophète Jérémie.
Ce Ps 1 cite également Jos 1, 8 qui affirme que la prospérité de l’existence est promise à Josué, qui pour cela lira la loi du Seigneur et la murmurera jour et nuit. Comment peut-on murmurer cette Torah que Dieu donne à son peuple pour l’Alliance ? En récitant, en chantant les psaumes nuit et jour.
La prière des psaumes offre la possibilité de redire les merveilles de Dieu accomplies depuis la création jusque dans le cours de l’histoire, de le remercier, de lui demander qu’elles s’accomplissent encore et de le louer.
Jésus, ce nouveau Josué, pria les psaumes, il murmura ainsi la parole de son Père. En priant les psaumes nous avons la chance, la grâce, de vivre la prière de Jésus.
1 Co 15, 12. 16-19 :
Paul poursuit sa catéchèse sur la résurrection (cf. La seconde lecture de dimanche dernier). Il fait un raisonnement étrange pour convaincre ses amis de Corinthe que les morts ressusciteront : si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité d’entre les morts. Par cette affirmation, Paul invite son lecteur à revenir à l’origine de sa foi : il a accueilli l’annonce de la résurrection de Jésus comme une vérité, comme une parole qui établit la vérité de son existence, le libère de son péché.
Il est bon de faire cet exercice chacun pour sa part, au moins de temps à autre : quand avons-nous entendu parler de Jesus pour la première fois ? Dans quelle circonstance ces informations sur Jésus sont-elles devenues Évangile, heureux message qui soulage et soulève tout notre être ?
Cette expérience-là est plus forte que toute forme de mort ; aussi, ceux qui sont endormis dans le sommeil de la mort en seront-ils arrachés par cette même force qui déjà transforme notre existence.
Lc 6, 17. 20-25 :
Ce texte nous présente une autre version des béatitudes. Relativement différent de celui que Matthieu rapporte (Mt 5, 1-11). Cette version met le lecteur de l’Évangile face à un choix, comme le prophète Jérémie dans la première lecture et c’est bien du même choix dont il s’agit. Mettre sa confiance dans la richesse, les plaisirs immédiats et l’arrogance ou bien accepter des situations moins valorisantes comme la pauvreté pour laisser le règne de Dieu se déployer dans l’existence.
Il ne faut pas se tromper sur le sens du mot malheur ! Il ne s’agit pas de malédiction, mais de lamentation. Ce mot malheur vient en effet des chants funéraires que les pleureuses professionnelles entonnaient pour dire la peine et le malheur devant l’absence du défunt. Ce genre littéraire fut repris par le prophète, et Jésus fit de même à leur suite ; leurs oracles qui appellent à la conversion anticipent les chants funèbres de leurs obsèques parce que ceux qui se détournent de Dieu et de l’Alliance sont comme déjà morts.