FD 12 TO 5 C : Dimanche 6 février 2022

Is 6, 1-8 :

Ce texte nous raconte l’envoi en mission du prophète Isaïe. Celui-ci se tient dans le temple, sûrement est-il un des prêtres qui pratiquent le culte ; il bénéficie de la manifestation de la sainteté de Dieu : Dieu est entouré par des séraphins, des êtres célestes, dont le nom signifie en hébreu des brûlants ; ils proclament Saint ! Saint ! Saint ! Nous perpétuons cette acclamation lors de chacune de nos eucharisties.
En hébreu, le mot saint a une connotation bien différente du mot français. L’étymologie de ce terme en hébreu signifie être séparé. Ainsi, la proclamation des séraphins est une confession de la totale et de la plus absolue transcendance divine. Dieu est radicalement autre de tout ce que l’on dit de lui de tout ce que l’on sait de lui et de tout ce que l’on pense de lui : il est le tout autre. Plus encore que cette totale altérité, la sainteté de Dieu dit également la force et la majesté de sa présence : cette dernière s’impose à tous et provoque ce que la Bible nomme la crainte de Dieu. Non pas la peur de sa présence, mais bien plutôt celle de son absence : que serions-nous s’il n’était pas là, si nous ne pouvions pas être en sa présence !

Ps 137 : Ce psaume est la prière confiante de celui qui sait être accepté en présence de Dieu. Aussi peut-il dire avec sérénité que Dieu fait grandir en son âme la force. Cette force est celle de la stabilité et de la fermeté dans l’espérance ; il sait que la sainteté du nom de Dieu trouvera son chemin pour se manifester en toutes circonstances : tous les rois de la terre pourront te rendre gloire.

1 Co 15, 1-11 : Ce texte est le plus ancien témoignage écrit de la foi en la résurrection de Jésus. Il fait partie du catéchisme que Paul a reçu lors de son baptême à Damas et qu’il a répété lorsque de ville en ville il annonçait que Jésus, le ressuscité – crucifié, est le Messie, le fils de Dieu.
La liste des témoins est longue pour accréditer une telle proclamation. Il y eut même une apparition devant plus de 500 frères ; nous n’avons pas d’autres mentions de celle-ci. Ce qui intéresse Paul ici, c’est que certains des témoins sont déjà morts. En effet, les Corinthiens, mais nous le sommes également, étaient fort troublés par l’expérience du deuil : ils estimaient que la résurrection de Jésus et le baptême les préserveraient à tout jamais de la mort. Et voilà que dans la communauté certains sont morts. Toute la suite de 1 Co 15 est une catéchèse dans laquelle Paul, s’appuyant sur la foi en la résurrection de Jésus, invite à croire et espérer la résurrection des morts. Ici, il affirme que même parmi ceux qui ont vu le Seigneur ressuscité, certain sont morts.
Ainsi, croire la résurrection de Jésus ce n’est pas être dispensé d’affronter la mort ; en effet, c’est elle qui nous fait peur, qui tétanise notre foi et notre espérance. Aussi Jésus veut-il que nous l’affrontions pour que triomphant avec lui par sa résurrection, nous en soyons libérés, définitivement.

Lc 5, 1-11 :

Simon-Pierre et Jésus se connaissent déjà : en effet, la belle-mère de Simon-Pierre a déjà été guérie par Jésus. Aussi Simon-Pierre accepte-t-il de rendre service à ce Jesus et lui met-il sa barque à disposition afin qu’en s’écartant quelque peu du rivage, sa voix porte mieux et soit entendue par la foule assemblée sur le rivage.
Mais Jésus lui demande d’aller plus loin dans le service : il l’invite à aller au large et à jeter les filets pour la pêche. La réaction de Simon-Pierre ne se fait pas attendre : il apostrophe Jésus, avec ironie, en l’appelant Patron, terme que l’on réserve au patron d’embarcation, ce que Jésus n’est pas ; à chacun son métier. Finalement, Simon-Pierre obéit ; il a déjà fait l’expérience selon laquelle Jésus est capable de bien des choses.
Quand le miracle eut lieu, Simon-Pierre reconnaît dans la présence de Jésus une manifestation de la sainteté de Dieu à laquelle il n’est pas préparé. Mais Jésus lui apprend alors que cette expérience est une initiation à sa mission, lui promettant ainsi que de révélation en révélation, il pourra porter l’Évangile au plus grand nombre.