Premier dimanche de l’Avent A
Is 2, 1-5 :
Cet oracle du prophète Isaïe est un encouragement à venir en pèlerinage à Jérusalem. Sûrement, il fut composé après la chute de Samarie (-722) pour inviter les israélites du royaume du Nord à venir à Jérusalem : ils y sont chez eux. Mais le prophète voit plus loin que le moment historique dans lequel il écrit son texte : ces pèlerinages qu’il espère ne sont que les prémices de ceux que vivront toutes les nations, dans les derniers jours.
Lorsque Dieu choisit de prendre place à Jérusalem au milieu de son peuple Israël, il lui signifie par-là qu’il prend du temps, qu’il donne du temps à son peuple pour vivre l’alliance et que celle-ci s’adresse à toute l’humanité. Parce que Dieu a choisi d’y faire résider son Nom, le prophète est convaincu que la ville de Jérusalem est le point lumineux duquel Dieu illumine toute l’humanité.
Ps 121 :
Ce psaume constitue le chant des pèlerins qui arrivent devant Jérusalem et manifestent leur joie face au spectacle qui s’offre à leurs yeux : le temple fait de pierres blanches parées d’or sur lesquelles la lumière parvient à jouer de manière unique.
Cette démarche de pèlerinage est un élément constitutif du peuple d’Israël et contribue à sa cohésion et son unité. Aussi, les pèlerins, face à Jérusalem, peuvent-ils chanter que Jérusalem est la ville où tout ensemble ne fait qu’un.
Rm 13, 11-14a :
Dans ce cours extrait de la lettre aux Romains, Paul affirme que toutes les exigences morales de la vie chrétienne prennent leur sens dans l’attente du royaume inauguré par le retour du Seigneur Jésus. En effet, ce paragraphe se situe au cœur des chapitres qui, à la fin de la lettre aux Romains, résument tout ce que Paul a pu enseigner jusque-là pour que les disciples de Jésus vivent de leur baptême.
Ces exigences n’ont rien d’extraordinaire, même si elles invitent les chrétiens à se démarquer des comportements souvent habituels dans l’empire romain : les mœurs y étaient souvent frustes ! Ces quelques lignes veulent simplement inviter chaque chrétien à se disposer à recevoir le Seigneur. D’où cette image : revêtez-vous du Seigneur Jésus, comme au jour du baptême où vous avez revêtu un vêtement blanc signe de liberté et de résurrection. Revêtir le Christ, c’est, même si Jésus n’est pas là, l’attendre et laisser les sentiments, le regard, l’amour et l’espérance de Jésus sur le monde, inspirer chacune de nos actions de sorte que malgré son absence nous vivons déjà sous son regard.
Mt 24, 37-44 :
Dans cet Évangile, pour parler de l’ouverture du royaume de Dieu, Jésus se réfère à l’histoire de Noé. En obéissant à la parole de Dieu, Noé, à l’encontre de tous ses contemporains, était prêt, avec lui, sa femme, ses enfants et leurs épouses. Pour ces huit personnes l’arche fut un refuge qui les protégea du cataclysme ; c’est l’obéissance, la foi, de Noé qui procurèrent ce refuge. Pareillement, par notre baptême nous sommes entrés dans l’arche, dans l’alliance qu’elle symbolise. Ainsi par notre obéissance à la parole de Dieu, par notre foi et notre espérance, nous sommes prêts, disposés à ce jour où Dieu interviendra définitivement pour proposer à tous son règne de justice et de paix. Ce jour, nul ne peut le prévoir, le calculer, nul ne peut le déterminer : il convient seulement de l’attendre dans la veille. Notre prière quotidienne, nos liturgies dominicales sont l’expression même de cette veille, de cette attente du jour où le Seigneur Jésus reviendra.