Is 62, 1-5 :
Ce poème que nous donne la liturgie de ce dimanche est un cri de joie pour Jérusalem, Dieu en effet, ne la délaisse pas, ne la laissera pas dans un état de désolation. Ce cri de joie lancé par le prophète est une invitation à reconstruire la ville, en faire une ville de justice.
Depuis l’épopée de David c’est le lieu qu’il a choisi pour y faire demeurer son Nom, que son peuple s’y rassemble pour la louange et que son temple devienne une maison de prière pour tous les peuples. Aussi, cette ville posée sur un petit escarpement au fond de la vallée du Cédron, cette Jérusalem constitue pour Dieu celle qu’il affectionne, nommée ma préférée.
Quel est celui qui parle ainsi à la première personne ? Il s’agit du mystérieux personnage présenté au chapitre 61, juste un peu plus haut, il affirme avoir été investi par l’Esprit Saint, avoir reçu l’onction messianique. Ainsi, ce cri de joie et celui du messie qui s’approche de sa capitale pour la bâtir et y réaliser la fidélité et la justice de Dieu.
Ps 95 :
Ce psaume de louange fait partie de la série que l’on appelle les psaumes du règne ; il chante le Seigneur pour la puissance qu’il déploie en faveur de son peuple. Ce psaume est une invitation à venir à Jérusalem pour adorer. Savoir reconnaître et demander et la justice et le règne de Dieu conduit immanquablement à la louange.
1 Co 12, 4-12 :
La jeune communauté de Corinthe, elle a moins de 10 ans, est divisée. Quelques-uns s’estiment supérieurs aux autres parce que capable de faire des choses plus mystérieuses, plus extraordinaires que les autres. Ils se considèrent fort et appellent les autres, péjorativement, des faibles. Paul regarde la vie de la communauté et constate qu’il y a une variété de manifestation de l’unique Esprit : certains sont capables de faire des choses extraordinaires et mystérieuses, certes, mais ce n’est pas le plus important. En effet, tant d’autres sont capables d’avoir une parole de connaissance, une parole qui aide leurs frères à grandir dans la foi, tant d’autres encore sont capables de servir humblement etc.
L’unité de l’Église ne se réalise pas parce que tous ont reçu le même don de Dieu, mais parce que chacun est capable de reconnaître qu’à travers des dons différents, c’est le même Esprit Saint qui oeuvre dans la vie de tous. À travers ce texte, Paul offre une description de l’oeuvre de l’Esprit : il est celui qui actualise et personnalise dans la vie de chacun l'unique don de Dieu : la mort et la résurrection de son Fils Jésus.
Jn 2, 1-11 :
Jésus est présent, et c’est lui qui sauve à la fête ! Rien ne nous est dit sur la relation que Jésus et sa mère entretiennent avec cette famille qui les invita. Ils sont là comme cela se produit ordinairement : on vient se réjouir de la joie des amis. Lorsqu’il n’y a plus de vin, Marie intervient pour que son fils fasse quelque chose ; elle qui sait qui il est et d’où il vient. Ce dernier refuse : il n’est pas venu pour sauver une fête pas même celle de quelques amis ; il est venu pour le salut du monde.
Marie insiste… Elle oblige, en quelque sorte, son fils à faire le miracle, en le mettant face aux serviteurs. Que lui servirait-il de mourir pour tous, s’il n’a pas posé préalablement les signes qui permettent de donner du sens à sa mort. Marie qui a donné chair au Verbe de Dieu lui apprend les exigences de la chair : il faut des gestes, des paroles, des signes, pour que l’expérience charnelle puisse accueillir la lumière. Finalement, dans cet épisode Marie enfante Jésus à sa mission.
Ce miracle n’est pas seulement le premier signe, il en est le principe. Il explicite pourquoi chaque signe de Jésus est une prophétie de sa mort et de sa résurrection.
L’Évangéliste prend soin de nous raconter, avec précision, que dans les conventions sociales de l’époque, c’est l’époux qui offre le vin du mariage. À travers ce signe Jesus se présente donc comme l’époux, c’est-à-dire, non pas le marié de Cana mais selon la première lecture, celui qui vient bâtir Jérusalem pour que sa vocation soit accomplie.