Qu’est-ce que la typologie biblique ?
Comme l’a fait remarquer Michaël Fishbane, la typologie biblique consiste à voir « dans des personnes, des événements ou des lieux, le prototype, le modèle ou la figure de personnes, d’événements ou de lieux temporellement postérieurs [1]». Elle est traditionnellement associée à l’exégèse chrétienne patristique et classique ; en réalité, elle est déjà à l’œuvre dans la littérature juive ancienne, hellénistique et rabbinique, dans le Nouveau Testament, et, bien avant même, dans la Bible hébraïque elle-même.
Sans étudier exhaustivement la manière dont les livres du Nouveau Testament ont, à la suite des traditions bibliques, corrélé certains événements ou certaines personnes souvent éloignés dans le temps, répétons après bien d’autres que la perception des corrélations n’est pas « le dévoilement du sensus plenior du texte », bien plutôt celui « de la plénitude et des œuvres mystérieuses de l’agir divin dans l’histoire » (ibid.), dont le texte se fait l’écho et l’interprète. Il va de soi aussi que pour le Nouveau Testament la typologie s’est développée autour de la figure du Christ. La vraie question, bien vue par les spécialistes, est évidemment celle de la nature des analogies établies dans les typologies. Or, exception faite de la lettre dite aux Hébreux, on ne trouve dans le Nouveau Testament aucune élaboration théorique continue. Que cette lettre ait pu théoriser ces corrélations, cela vient de sa nature argumentative, alors que si le récit se prête moins à faire une théorie de la typologie, il la pratique en général avec subtilité.
Les personnages ou événements de l’A.T. sont appelés figurants, et ceux du N.T., figurés.