Quelques disciples demandent à Jésus quel sera le moment et quels seront les signe annonciateurs de la fin des temps...

Lecture de Mc 13, 1-37

La ruine à venir (13, 1-4) En sortant du Temple, un des disciples de Jésus admire le bel édifice. Jésus, sans ménagement, prédit une destruction totale. Sur le mont des Oliviers, en face du Temple, les quatre disciples qui ont été les premiers appelés (Mc 1, 16-20) lui demandent alors le moment et les signe annonciateurs d'un tel événement. (La liturgie de l’année B n’a pas retenu ce passage)

D’épreuves en épreuves (13, 5-23)
En réponse aux questions des quatre disciples, Jésus leur tient un discours sur la fin des temps (c’est le plus long discours de l'évangile de Marc). On y distingue quatre parties : les signes précurseurs (v. 5-13), le signe de la grande épreuve (v. 14-23), le temps de la fin (v. 24-27) et, en conclusion, une série d’avertissements (v. 28-37).

Le lectionnaire de l’année B n’a retenu que les deux dernières parties, lues au début et à la fin de l’année liturgique : Mc 13, 33-37 au premier dimanche de l’Avent ; Mc 13, 24-32 au 33e (et avant-dernier) dimanche ordinaire.


La venue du Fils de l’homme (Mc 13, 24-27)
[33e dimanche ordinaire – B]


Lecture d’ensemble. Après une mise en garde contre les faux messies et les faux prophètes, Jésus annonce la fin de l'histoire dont il indique les trois caractéristiques : un bouleversement cosmique (v. 24-25), la venue dans gloire du Fils de l'homme (v. 26) et le rassemblement des élus (v. 27).

Au fil du texte. 1. Le bouleversement cosmique s'inspire d'images de la littérature prophétique utilisées pour décrire '' le jour du Seigneur '' (Is 13, 10 ; 34, 4 ; Jl 2, 10 ; 3, 3-4 ; 4, 15). D'après Gn 1, 14-19, le soleil et la lune ont été fixés pour rythmer le temps. Le bouleversement cosmique qui casse ce qui a été établi lors de la création du monde marque donc symboliquement la fin du temps, autrement dit la fin de l'histoire.

2. La description de la venue du Fils de l'homme s'inspire sans doute de Dn 7, 13-14. Mais chez Mc, le Fils de l'homme ne s'avance pas vers l'Ancien (= Dieu) pour une intronisation, mais vers les hommes qui le voient venir dans les nuées.

3. Le Fils de l'homme est assisté des anges. En 8, 38, Jésus avait déjà évoqué la Parousie du Fils de l’homme accompagné des anges. Ils ont pour mission de rassembler les élus '' des quatre coins du monde '' et '' de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel ''. Le caractère universel d'un tel rassemblement ne peut être mieux affirmé. Il est dans le prolongement de la directive donnée un peu plus tôt : '' Il faut d’abord que la Bonne Nouvelle soit proclamée à toutes les nations '' (13, 10).

Il n’est pas question du jugement dernier dans les propos de Jésus, mais du rassemblement des élus. Après la description des épreuves qui attendent les disciples (13, 9-13), l'annonce de la venue du Fils de l'homme revêt donc un caractère très positif. Le discours, qui a recours aux images de l'apocalyptique, ne dévoile pas seulement ce qui doit arriver à la fin des temps mais exhorte les disciples à tenir bon dans les épreuves auxquelles la '' Parousie '' (l’avènement du Seigneur) mettra un terme.


Exhortation à la vigilance (Mc 13, 33-37)
[1er dimanche de l'Avent - B]


Lecture d’ensemble.
Après la description de la venue du Fils de l'homme, Jésus aborde la question du '' quand ? '' (13, 4). Il prend la comparaison d’un figuier à l’approche de l’été (v. 28-29). Solennellement, il déclare l'imminence de ces événements (v. 30) et en certifie la réalisation (v. 31). Mais pour éviter toutes supputations erronées, il informe que personne ne connaît le jour et l'heure de la fin des temps (v. 32-33). Cette ignorance fonde une attitude de vigilance à l’image du portier d’une maison qui attend le retour de son maître (v. 34-37).

Au fil du texte. 1. Lorsque le figuier a ses feuilles, c'est le signe que l'été est proche ; lorsque le bouleversement cosmique aura lieu, le Fils de l’Homme sera proche et la transition sera aussi naturelle que le passage d’une saison à l’autre… Il y a contraste entre le spectaculaire de la chose visée (la fin de l’histoire !) et la simplicité de l’image employée.

2. Les informations sur la proximité de la Parousie sont contrebalancées par l’ignorance de la date exacte de l’événement. Cependant, l'expression '' quand vous verrez arriver cela '' peut être mise en parallèle avec '' quand vous verrez le Sacrilège dévastateur… '' (13, 14). Les événements dont il a été question en 13, 14-23 seraient les signes avant-coureurs de la venue du Seigneur.

3. La connaissance par Dieu seul du jour de la Fin est déjà affirmée en Za 14, 7 '' Ce sera un jour unique – le Seigneur le connaît ''. L'ignorance du Fils peut poser un problème christologique. Mais en Mc elle se situe dans le cadre d'un raisonnement a fortiori : si le Fils ignore la date, à plus forte raison les disciples ! Il n'y a donc pas lieu de spéculer sur celle-ci.

4. L'ignorance de cette date débouche sur un triple appel à la vigilance. Cela confirme le caractère parénétique du discours de Jésus qui concerne le temps d'après la Passion et la Résurrection et répète le mot '' veillez ! ''. Il s’agit de veiller parce que l’on ignore le moment de la Parousie ; et, parce qu’on l’ignore, on se tient sur ses gardes et on attend, non pas passivement mais de façon active.

© Philippe Léonard, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 133 (septembre 2005) "Evangile de Jésus Christ selon saint Marc",  p. 59-60.