La documentation égyptienne mentionne les philistins à partir de Ramsès III

La documentation égyptienne les mentionne à partir de Ramsès III (début XIIe siècle). Le terme philistin constitue de ce fait un marqueur historiographique précis. La pentapole philistine, Ashdod, Gaza, Ashqelon, Gat et Éqron (1 S 6,17), fait l’objet d’importantes fouilles archéologiques qui ont livré des vestiges couvrant plusieurs dizaines d’hectares, ainsi qu’une abondante poterie d’allure mycénienne. Un temple philistin a été découvert à Tel Zafit, importante cité ancienne identifiée à Gat. Les importants dégâts constatés dans cette cité ont été attribués à Hazaël, roi d’Aram, qui l’assiégea et s’en empara à la fin du IXe siècle (2 R 12,18).

Les cinq villes ont à leur tête les « cinq tyrans des Philistins » (Jos 13,3 ; 1 S 6,16). Dans cette expression (sarnêy happelištim), le terme seren, d’origine supposée indo-européenne, se rapprocherait de tyrannos, autorité locale d’une cité grecque. Dans l’A.T., ce terme n’apparaît qu’au pluriel. Sur un total de 21 occurrences, 18 se répartissent entre l’histoire de Samson (7 occ. en Jg 16), les récits de l’Arche et du séjour de David chez les Philistins (11 occ. en 1 S 5,1 – 7.29). Le terme désigne des autorités philistines (Jos 13,3 ; Jg 3,3 ; 16,5.8.18.18.23.27.30 ; 1 S 5,8.11 ; 6,4.4.12.16.18 ; 7,7 ; 29,2.6.7 ; 1 Ch 12,19.20).

Dans le livre des Juges, il apparaît en 3,3, texte rédactionnel tardif, tandis que les 7 autres occurrences (Jg 16,5.8.18.18.23.27.30) appartiennent au sous-cycle Dalila (16,4-21) et à la mort de Samson (16,23-31). Pareille précision suppose un contact historique avec la réalité philistine. La Bible en porte de multiples traces, généralement conflictuelles, qu’il s’agisse d’Israël ou de Juda : 1 R 15,27 ; 16,15 ; 2 R 18,8 ; Am 1,5-8 ; So 2,4-7 ; Jr 25,20 ; 47,1-7 ; Ez 25,15-17 ; 2 Ch 26,6 ; 28,18.


© Damien Noël, Cahier Évangile n° 168, Samson, récit et histoire. Lecture de Juges 13-16, p. 53 (encadré).