"Mythe" vient du mot grec "muthos","intrigue, agencement des faits"...

« Mythe » vient du mot grec muthos, « intrigue, agencement des faits ». On peut le définir brièvement comme « un récit des origines » qui raconte, en images et en symboles, pourquoi et comment quelque chose d’essentiel pour l’homme ou la société est né. Cet événement fondateur et la vision du monde qu’il supporte sont situés hors de l’histoire mais instaurent dans l’histoire des pratiques (par le rite) et des comportements (par une éthique).

En Mésopotamie, « la pensée religieuse – la seule alors praticable, dans un monde pas encore “désenchanté” et où tout demeurait raccordé au surnaturel – et les mythes […] tenaient le rôle assumé chez nous, dans une tout autre orientation du savoir, par notre philosophie et notre science. […] Les mythes plongeaient leurs racines dans la propre existence quotidienne de ceux qui les inventaient et les pratiquaient, et dans cette existence entière : économique, sociale, politique, “intellectuelle” et sentimentale, qu’ils ramenaient à tout bout de champ présente à l’esprit et au cœur, comme les souvenirs de la vie » (Jean Bottéro dans J. Bottéro et S. N. Kramer, Lorsque les dieux faisaient l’homme. Mythologie mésopotamienne, Gallimard, Paris, 1989, p. 88-89.)


© Jean L'Hour, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier évangile n° 161 (septembre 2012), "Genèse 1-11. Les pas de l'humanité" (p. 5)