La mort : quand la souffrance est là...

La mort est-elle la finde tout ? Quand la souffrance est là (Job 14,1-3.10-15)

Le contexte
Le livre de Job a été écrit en deux fois. Une première rédaction présente Job comme un personnage exemplaire, qui accepte avec foi et résignation les malheurs qui lui arrivent. Est venu ensuite un autre auteur qui a écrit un long dialogue entre Job et trois de ses amis. Ceux-ci veulent le convaincre que ses malheurs sont un châtiment mérité ; lui, au contraire, crie son innocence et s'adresse sans peur à son Dieu qui semble ne pas l'entendre. Ce Dieu finira par répondre et appeler Job à une foi totalement dépouillée. Nous avons ici un bref extrait des plaintes de Job, où apparaît cependant une lueur d'espoir.

Le texte
La lecture est faite de deux morceaux du ch. 14 qui ont une structure parallèle :
- v.1-2 : faiblesse de l'homme / - v.3 : et Dieu ?
- v.10-12 faiblesse de l'homme / - v. 1 3-15 et Dieu ?

Le thème de la faiblesse de l'homme est présent aux v.1-2 sous l'aspect de la brièveté : peu de jours à vivre, comme une fleur, une ombre (et en outre beaucoup de tracas, v.1). Aux v.10-12, il s'agit de la mort : qu'y a-t-il après ? Pas de retour. La nature, si permanente – l'eau (mer et fleuves), le ciel –, pourrait bien disparaître ; l'homme, lui, ne se relèvera pas.

Le thème de Dieu se présente au v.3 sous une forme dure : un regard, une convocation qui ne semble pas tenir compte de cette faiblesse. Aux v.13-15 une lueur semble apparaître avec des propositions conditionnelles : “ ne pourrait-il pas me laisser en repos jusqu'au jour où il changerait d'attitude ? ” Reste un “ mais ” : l'homme peut- il revivre ? Et pourtant il reste une espérance...

Pistes de lecture
La mort est-elle la fin de tout ? C'est le cœur des questions des familles en deuil. Mais la réponse est ici pour le moins hésitante; et si Job espère, c'est plutôt l'attente d'un retour au bonheur terrestre.

Cependant ce texte pourra convenir en présence de familles très hésitantes par rapport au sort de leur défunt et ayant peine à accueillir la foi de l'Église. Job pourrait rejoindre leurs tâtonnements n'excluant pas une certaine espérance. La deuxième lecture de la célébration pourrait permettre un témoignage plus explicite de la foi chrétienne.


© Collectif, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 120 (mars 2002), "Paroles de vie. 59 textes bibliques pour les funérailles(p. 8)