Un modèle d'intercession pour les femmes africaines face aux défis du développement...
L’étude du récit de Jean 2,1-12 nous a montré que l’intercession de la mère de Jésus aux noces de Cana a abouti à rétablir la paix et la joie. Elle a été le fruit de la confiance que la mère avait en son fils et de sa préoccupation du sort des autres. Elle a été le fruit de son équilibre intérieur.
La paix commence avec soi-même et, comme le dit le proverbe latin, « Nemo dat quod non habet » (« Personne ne donne ce qu’il ne possède pas »). La femme ne peut donner la paix si elle ne l’a pas dans son cœur, et l’expérience montre que les femmes retrouvent la paix intérieure plus rapidement que les hommes. C’est au nom de cette expérience que nous pensons que les femmes africaines doivent davantage être impliquées dans les médiations de paix.
Cela peut se faire à travers :
1. L’accroissement de la participation des femmes aux règlements des conflits et à l’élaboration des décisions, notamment en les plaçant à des postes de décision liés aux négociations de paix et à la réconciliation nationale ;
2. La formation des femmes aux techniques de négociation ;
3. Le développement d’environnements sociaux, politiques et culturels qui soutiennent les efforts des femmes en matière de médiation et permettent de garantir des acquis durables ;
4. La sensibilisation du personnel militaire féminin et les épouses d’officiers, en les encourageant à jouer un rôle actif dans la prévention des conflits et les mettre en relation avec les activités organisées en matière de construction de la paix.
Peut-on concevoir une médiation sincère et vraie pour la résolution des crises et guerres en Afrique sans une forte implication des femmes africaines ? La question est ouverte.
© Mgr Raymond Ahoua, SBEV / Éd du Cerf, Cahier Évangile n° 176 (Juin 2016), « Femmes bibliques vues d’Afrique », p. 57-58.