La Parole de Dieu accueillie par l’homme, l’introduit dans ce dialogue voulu par le Créateur...

Parole de Dieu, parole d'homme
Dès le début de la première partie de Verbum Domini, le Saint-Père, dans sa réflexion sur « Le Dieu qui parle » (VD nos 6-21), souligne la dimension dialogale de cette Parole : « Dieu en dialogue » (VD n° 6). Toute la Révélation nous montre un Dieu qui n’a qu’un désir, celui de donner sa Parole. Pour cela, il a créé l’être humain comme un être capable d’accueillir la Parole. Nous pouvons nous référer par exemple au troisième chant du Serviteur selon Isaïe : « Le Seigneur m’a creusé, façonné une oreille pour que j’écoute comme un disciple » (Is 50,4-5). Cette Parole de Dieu accueillie par l’homme, l’introduit dans ce dialogue voulu par le Créateur. La réflexion sur ce « dialogue » appelle quatre remarques :

  • La grande originalité de la Révélation consiste en ce dialogue dont Dieu est à l’origine (cf. par exemple Is 55,8-11). C’est d’abord une Parole donnée, reçue, qui permet ensuite à l’homme, de prendre à son tour, la parole. Benoît XVI présente la Parole de Dieu comme source, origine, pur don de Dieu, comme ce qui donne sens à l’être humain. Il l’avait déjà souligné dans son discours d’ouverture du Synode. En référence au Psaume 118[119],89-96 et à la « parabole des deux maisons » qui conclut le discours sur la montagne en Mt 7,24-27, il avait évoqué la Parole de Dieu comme cette base stable sur laquelle le croyant peut s’appuyer : « La Parole est solide, elle est la vraie réalité sur laquelle fonder notre propre vie » (6 octobre 2008 ; voir aussi VD nos 9 et 20).
  • Si la Parole de Dieu est révélée à l’homme, c’est pour que l’homme puisse répondre à cette Parole et entrer en dialogue. C’est l’objet des nos 22-28, regroupés sous le titre « La réponse de l’homme à Dieu qui parle ». La rencontre de Jésus avec la Samaritaine en est peut-être la plus belle expression dans l’Écriture (Jn 4,3-42). À cette femme qui était sans relation (au vrai sens du terme), Jésus donne la parole en s’adressant à elle. Et elle devient la première à annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. « La Parole de Dieu révèle la nature filiale et relationnelle de l’homme » (VD n° 22) ; « Dans ce dialogue avec Dieu, nous nous comprenons nous-mêmes et nous trouvons la réponse aux interrogations les plus profondes qui habitent notre cœur. Car la Parole de Dieu ne s’oppose pas à l’homme, ne mortifie pas ses désirs authentiques, bien au contraire, elle les illumine, les purifie et les mène à leur accomplissement » (VD n° 23).
  • La Parole de Dieu s’est faite parole d’homme pour les paroles des hommes puissent devenir Parole de Dieu. Benoît XVI attire notre attention sur les Psaumes et les autres prières de la Bible qui fournissent les mots pour notre réponse au Seigneur (VD n° 24). La réponse de l’homme, en étant inscrite dans l’Écriture elle-même, acquiert donc la même valeur que la Parole donnée par le Seigneur. Enfin, la Parole reçue et vécue, est faite pour être proclamée et annoncée. Cette dimension de la réponse de l’homme à la Parole de Dieu constituera la troisième partie de l’Exhortation.
  • Ce dialogue s’exprime, en langage biblique, par la notion d’alliance, dans sa double dimension d’amour nuptial et de filiation. La Parole de Dieu « révèle la nature filiale et relationnelle de notre vie » (VD n° 22). L’homme est invité à s’inscrire dans cette alliance par l’obéissance de la foi (cf. VD n° 25).

© Christophe de Dreuille, Cahier Évangile n° 163, La Parole du Seigneur. Sur l'Exhortation "Verbum Domini", p. 22-23.