Il n’existe pas de consensus scientifique en ce qui concerne l’histoire de la composition du Pentateuque...

Affirmons-le d’emblée, il n’existe pas de consensus scientifique en ce qui concerne l’histoire de la composition du Pentateuque. La dernière décennie a été marquée par l’élaboration de nouvelles hypothèses qui accordent à l’époque perse un rôle décisif dans la formation d’un Pentateuque, devenant la Torah d’Israël. Parmi de multiples chercheurs, citons les noms de E. Otto, R. Achenbach et C. Nihan qui ont contribué à renouveler la recherche et à mettre en relief les processus d’herméneutique intrabiblique – c’est-à-dire d’interprétation et d’actualisation des traditions à l’intérieur même du texte biblique – qui ont conduit à la composition de la Torah, en soulignant la place déterminante du Ve siècle avant notre ère dans ce processus. 

Le modèle compositionnel qui résulte des études de ces auteurs sera présenté ainsi :

 Un moment exilique, correspondant à l’élaboration de réponses théologiques diversifiées à la crise d’identité provoquée par la destruction du royaume de Juda et du Temple de Jérusalem. Nous envisagerons dans ce cadre d’abord l’écrit sacerdotal, et ensuite un écrit deutéronomiste reliant le livre du Deutéronome avec celui de Josué.
 Un moment post-exilique, au Ve siècle, à l’époque perse, correspondant à la délimitation progressive d’un Pentateuque comme Torah.
 Un moment de clôture canonique, au IVe siècle, correspondant à la composition du livre des Nombres, dernier livre de la Torah.

Nous aborderons également pour elle-même la question des corpus législatifs, qui s’enrichissent de nouveaux éléments, à chacune de ces époques.


© Olivier Artus, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 156 (juin 2011), "Le Pentateuque, histoire et théologie", p. 30.