Les récits de la Genèse ne sont ni de l’histoire ni de la science et leur vérité n’est pas à mesurer à l’aune de la physique ou de la biologie...

 Les récits de la Genèse ne sont ni de l’histoire ni de la science et leur vérité n’est pas à mesurer à l’aune de la physique ou de la biologie. Telle est la position de notre Dossier. Elle s’oppose au « créationnisme », doctrine qui s’est développée depuis la fin du XIXe siècle aux États-Unis et qui s’appuie sur une lecture « fondamentaliste » des textes bibliques. Selon cette doctrine, la Bible, Parole de Dieu et « fondement » de la compréhension du monde, doit être lue littéralement dans tous ses détails : création du monde en sept jours, dépendance de l’humanité du premier couple humain et rejet des théories de l’évolution. Au mieux, certains créationnistes font « concorder » le texte biblique et la recherche scientifique : ainsi, en Gn 1, les sept jours viseraient sept longues étapes de la formation de l’univers.

« Refusant de tenir compte du caractère historique de la révélation biblique », la lecture fondamentaliste « se rend incapable d’accepter pleinement la vérité de l’Incarnation elle-même. Le fondamentalisme fuit l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu. Il refuse d’admettre que la Parole de Dieu inspirée a été exprimée en langage humain et qu’elle a été rédigée, sous l’inspiration divine, par des auteurs humains dont les capacités et les ressources étaient limitées » (Commission biblique pontificale, L’Interprétation de la Bible dans l’Église, chap. 1, partie F, Rome, 1993).


© Jean L'Hour, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier évangile n° 161 (septembre 2012), "Genèse 1-11. Les pas de l'humanité" (p. 5)