Recension du livre de Giovanna P. Porrino, "Ce que la Bible dit sur... L'Unité", par Sylvie Mériaux

Giovanna M. Porrino
Ce que la Bible dit sur… l’unité
Nouvelle Cité, 2016, 126 p., 13 €

Vaste question que celle de l’unité ! Qu’il s’agisse de l’unité de la personne, de l’unité dans les relations ou avec Dieu, nous savons que cette réalité ne va pas de soi. C’est un équilibre fragile, toujours à construire. Alors, que dit la Bible ? Si le terme « unité » n’est pas présent dans l’Ancien Testament, et peu dans le Nouveau, la thématique de l’unité se déploie dans l’Écriture sous divers aspects. C’est ce que ce petit livre développe sous forme de dialogue, en douze chapitres. L’auteure, Giovanna M. Porrino (G.M.P.), bibliste, connaît bien le sujet puisqu’elle est membre de la communauté des Focolari dont la spiritualité s’appuie sur l’appel évangélique à l’unité.

L’ouvrage s’ouvre sur la révélation à Israël du Dieu unique, du Dieu un qui est caractérisée par sa bonté, son amour. Au commencement règne une certaine harmonie entre le Créateur et les créatures. Mais très vite, la violence va rompre cette unité qui n’est pas à confondre avec l’uniformité de la tour de Babel : « l’unité que Dieu désire est multiforme et variée » (p. 28). Elle intègre la diversité, la différence. Et c’est là que se situe la source de bien des conflits présents aussi dans l’Écriture (chapitre 4). Mais Dieu n’en reste pas à cette déchirure de l’humanité. Les différentes alliances qu’il conclut avec Noé, Abraham, le peuple d’Israël, s’inscrivent dans une recherche de communion, d’unité. Puis les prophètes dénonceront l’infidélité du peuple vis-à-vis de son Dieu. Dans leurs écrits émergera, progressivement, la figure du Serviteur de Dieu qui aura la mission justement « de réunification et de rassemblement » (p. 60). C’est sans doute à la lumière de ces textes prophétiques, et plus particulièrement du livre d’Isaïe, que Jésus a compris sa mission de serviteur de Dieu (p. 61). G.M.P. s’arrête ensuite sur différentes images qui, comme celle du serviteur, portent en elles une dimension d’unité. C’est le cas de la figure de l’agneau, du bon berger, de la vigne, de la poule et ses poussins (chap. 7), sans oublier l’image des épousailles. Mais c’est en Christ que « Dieu a établi la communion définitive avec la multitude » (p. 99), c’est-à-dire avec toute l’humanité. Il nous invite à communier au même corps (1 Co 10,17) et désir que nous soyons un avec lui, comme lui est uni à son Père.

G.M.P. termine son parcours en évoquant deux figures d’aujourd’hui : Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, pour qui la source de l’unité est en Jésus, et le pape François, qui exprime que « l’unité est un don de l’Esprit. Lui seul peut réaliser l’unité dans la diversité » (p. 117). Finalement, à travers la thématique de l’unité, c’est toute l’histoire biblique du salut qui est revisitée. 

■ Sylvie Mériaux

niveau de lecture: aisé