Les premières lectures des 11° et 12° dimanches de l'année B

• 11° dimanche ordinaire de l’année B

Marc 4,26-34 : Germination et croissance du Règne de Dieu

La croissance du Royaume de Dieu, thème des deux paraboles, est aussi le thème majeur de tout le discours en paraboles chez Marc (4,1-34). Dieu veille lui-même sur la croissance de son Royaume et il le fait de façon éclatante. Après la parabole du semeur, suivie de son explication et d'instructions (v. 21-25): parabole du grain qui pousse tout seul (la seule propre à Marc : v. 26-29); parabole du grain de moutarde (v. 30-32) et conclusion (v. 33-34): Jésus choisit de parler en paraboles qu'il explique à ses disciples.

Ézéchiel 17,22-24 : L'arbre planté par Dieu

Au temps d'Ézéchiel, Nabuchodonosor se comporte comme l'aigle qui et plante le cèdre où il veut (Ez 17,1-10); ce qui est une critique de la faiblesse du roi Sédécias (v.11-21). Mais tout change avec le poème qui suit (v.22-24). C'est bien le Seigneur, et lui seul, qui décide de la plantation (v.22-23). Celle-ci prospérera de façon merveilleuse et servira d'abri à tous les oiseaux du ciel (cf. Mc 4,32). Et les « arbres » (les puissants de ce monde) sauront que « C'est moi, le Seigneur, qui abaisse l'arbre élevé et qui élève l'arbre abaissé ». Le juste est comparé à un bel arbre qui donne du fruit (Psaume 92/ 91).

* Les deux paraboles ne sont plus destinées à éclairer tel moment de crise dans l'histoire du Peuple de Dieu, comme du temps d'Ézéchiel. Elles viennent conforter l'espérance du petit noyau des disciples de Jésus. La croissance du Règne de Dieu ne dépend pas des hommes mais de Dieu seul. La faible communauté à laquelle Marc destine son Evangile avait besoin de ce message. La nôtre aussi ?

• 12° dimanche ordinaire de l’année B

Marc 4, 35-41: La tempête apaisée

Le récit, bien connu, s'enracine dans l'expérience des premiers disciples, pêcheurs sur le lac de, Galilée. Relevons-en les traits propres à Marc. Les disciples prennent Jésus « comme il était »; il dort sur le coussin à l'arrière, ils l'interpellent sans ménagement: « Nous sommes perdus, cela ne te fait rien ? ». Contraste fort avec la maîtrise paisible de Jésus sur les eaux. Le Maître leur reproche leur manque de foi et les appelle à lui faire confiance. Mais ils en restent au stade de l'interrogation: « Qui est-il celui-là... ? »

Job 38,1.8-11: Dieu maître de la mer

La mer peut évoquer les vacances ou l'aventure sportive, mais sa puissance et sa violence font d'elle, dans la Bible, une figure de l'Ennemi de Dieu. Le premier discours de Dieu à Job (Jb 38-40) veut ramener l'homme à sa juste place dans le concert de l'œuvre divine. La lecture rappelle l'intitulé du discours (v.1) mais omet l'évocation de la création de la terre (v.2-7). Dieu parle « du milieu de la tempête », celle qui a dépouillé Job de tout ce qu'il possédait. Il est invité à contempler la puissance de Dieu qui maitrise la mer, symbole des puissances mauvaises. Le Créateur n'a pas fait la mer il l'a seulement maîtrisée en la séparant de la terre ferme, pour permettre la vie des bêtes et des humains (Gn 1,9-10). Le Psaume (107 / 106) est l'action de grâce cles marins sauvés d'une tempête.

C'est en allant « vers l'autre rive », vers l'étranger, que Jésus et ses disciples ont affronté la tempête: celles des voyages apostoliques, celles qui continuent de secouer nos vies, comme celle de Job: la condition humaine, à la fois fragile et noble. Et Jésus se révèle à eux, à nous, comme le Dieu qui continue de parler « du milieu de la tempête ».

© Collectif, SBEV / Éd du Cerf, Cahier Évangile n° 100 (Juin 1997), « Les premières lectures du dimanche du temps ordinaire », p. 36.